Pour la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai, le Mali n’est pas resté en marge. La Maison de la presse a organisé à cette occasion une Semaine nationale de la liberté de la presse, dont les travaux ont démarré le lundi dernier, avec comme thème « Cybercriminalité et liberté de la Presse ». Une occasion pour Bandiougou Danté d’interpeler les pouvoirs publics à la régulation du secteur.
Le non-payement de l’aide directe à la presse depuis deux ans ; le manque d’appui aux organisations faîtières pour la mise en place d’outils efficaces d’autorégulation pour anticiper et relever les dérapages, voilà des difficultés auxquelles la presse malienne est confrontée.
L’avertissement de la MP
À ces difficultés s’ajoutent la rénovation de la Maison de la presse, promise, mais non encore réalisée en dépit des bonnes volontés maintes fois exprimées ; des déviations graves de la part de certaines personnalités influentes et de leurs partisans, non sanctionnées, sur les réseaux sociaux. Les autorités politiques maliennes sont interpellées pour une meilleure gestion de ces maux qui minent le bon exercice de la profession de journalistes.
À « ceux qui voudraient amener le gangstérisme dans notre profession [ndlr] aux prétendus professionnels qui opèrent simplement à partir d’un smartphone », Bandiougou Danté, président de la Maison de la presse du Mali, ne va pas avec le dos de la cuillère. Il leur demande de se ressaisir.
En attendant, la Maison de la presse dégage toute sa responsabilité en ce qui concerne « les brebis galeuses » qui évoluent dans cette profession. « [ndlr] La Maison de la Presse ne saurait être accusée des dérapages de certains confrères, qu’elle condamne avec la dernière rigueur, car ils nuisent à l’image de toute la profession », a laissé entendre M. Danté au cours de l’ouverture de cette Semaine nationale de la liberté de la presse.
« Une presse plus professionnelle »
La presse malienne a besoin d’une véritable régulation pour laquelle travaille déjà la Haute autorité de la communication (HAC). « [ndlr] La presse se portera mieux si des réformes courageuses sont entreprises notamment la dépénalisation des délits de presse, l’indexation de l’aide directe à la presse et les aides indirectes, l’adoption des textes régissant la presse en ligne », estime le président de la Maison de la presse.
Selon Mahamane Hamèye Cissé, représentant de la HAC à cette cérémonie, d’ores et déjà, la loi sur la dépénalisation des délits de presse, la loi sur la presse en ligne, etc., sont déjà prêtes. Mais une chose est d’adopter des textes, une autre est de les appliquer, a-t-il fait comprendre.
La ministre de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Bouaré Bintou Founè Samaké, assurant l’intérim du ministre de la Communication et de l’Économie numérique, reconnait la nécessité de travailler à assainir le secteur de la presse au Mali. Pour ce faire, des sessions de renforcement des capacités et de mise à niveau des journalistes seront organisées très prochainement « afin d’avoir une presse plus professionnelle, respectueuse de l’éthique et de la déontologie ». Pour la réussite de la transition en cours, elle estime que la presse peut jouer un rôle important.
Fousseni Togola
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